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Nieuport, 07.07.2007
... vers la Méditerranée: la traversée de la France par les canaux, la Saône et le Rhône
Cliquez ici pour voir la carte de notre traversée de la France par les canaux, la Saône et le Rhône.
La France ... de Dunkerque à Vitry-le-François
11.07.07 Cambrai, notre cinquième halte. Partis le 7 de Nieuwpoort - un jour plus tard que prévu, le vent et la pluie étant trop insistants alors que l'été à nouveau nous avait fait faux bond - nous commençons progressivement à nous sentir plus à l'aise dans le rythme des canaux; même ce vocabulaire inconnu des voileux commence à nous être un peu plus familier: grand gabarit, halte fluviale, port d'eau (?!), amont/aval, montant/avalant ... Nous commençons à nous y retrouver.
Petit retour en arrière ... La halte de Watten était toute charmante, celle d'Aire sur la Lys nous plongeait dans le Nord industriel, le petit port de Courcelles, malgré son charme bon-enfant et l'amabilité de son couple de capitaines de port était trop près du triste site de Métal-Europe - en cours d'assainissement - pour pouvoir nous faire goûter le dépaysement, Etrun nous a plu pour son silence.
Si les premières écluses nous ont peu surpris, les écluses Flandres et surtout Fontinettes - cette dernière combien monumentale! - auraient certainement laissé un souvenir teinté d'appréhension si un gentil couple en vacances sur leur belle maison-péniche en route vers le feu d'artifice du 14-juillet à Paris, ne nous avait pas invités à nous mettre à couple, pour passer, ainsi solidement amarré, les deux "caps" impressionnants.
Ayant quitté le Canal Grand Gabarit à Bouchain, nous sommes maintenant même responsables du fonctionnement des écluses de l'Escaut canalisée et du Canal de Saint-Quentin que nous suivons.Le boîtier qui nous a été remis à l' écluse de Goeulzin nous permet de commander dans chaque écluse le début de l'éclusage et d'en contrôler le déroulement. La manoeuvre exige néanmoins une bonne coordination entre nous deux afin de surveiller l'amarrage du bateau dans des eaux qui deviennent rapidement bouillonnantes avant de se calmer à nouveau: c'est alors, après l'ouverture automatique des portes, que nous partons vers l'écluse suivante dans des paysages qui deviennent peu à peu plus verdoyants alors que les sites industriels se font plus rares.
Le mauvais temps qui étrangement nous avait épargnés depuis notre départ tout en brandissant fréquemment les pires menaces, s'est plu à nous arroser copieusement lors de notre arrivée à Cambrai! Et à Etrun déjà nous nous sommes - avec plaisir - servis de notre chauffage Webasto, au gazole et air pulsé ! Cependant nous voulons croire aux encouragements des amis venus nous saluer le matin de notre départ: "Cela va s'améliorer ... vous allez vers le Sud ... ". Alors, à quand "l'été"? (* 11.07.07)
17.07.07 A Abbé court nous quittons le canal latéral à l'Ose, et nous nous engageons jusqu'à Bourg-et-Coin dans le très plaisant canal de l'Ose à l'Ais ne.
Quatre écluses avalant et voici Bourg-et-Comin, ensuite le canal latéral à l'Aisne, plus fréquenté, nous conduit à Berry-au-Bac.
19.07.07 Reims est à 10 km et nous partons de bon matin. Les premières gouttes de pluies tombent annonçant le début d'une journée avec de l'orage pour l'après-midi. Les derniers kilomètres avant Reims sont en majeure partie occupés sur la rive gauche par l'usine Arcelor et puis, déjà, c'est le Relais nautique, bruyant, enclavé entre ceinture autoroutière et voie express mais situé à deux pas du centre et de la cathédrale. Nous espérons tenir le coup au moins une nuit: Reims d'une part, orages d'autre part, obligent! (*19.07.07)
Nous avons pourtant quitté Reims avec un regret: celui d'avoir pu seulement brièvement ressentir la majesté écrasante de beauté de cette cathédrale, haut-lieu de la royauté, de tant d'histoire, de tant de siècles de grandeur et de souffrance. Cette architecture monumentale mais élancée dans un mouvement vers Là-haut, prolongé jusque dans les volutes-mêmes ne pouvait nous laisser indifférents: beauté exquise de la rose dont les couleurs brillaient de mille feux dans le couchant, lumière plus discrète des vitraux chef-d'oeuvre de Chagall, jeu d'ombres et de lumières des mille statues, arêtes et arcs tendus dans les rayons du soir approchant, charme, étourdissement, plaisir du beau. Puis le Palais de Tau, charme d'un jardin public. Malgré des travaux de voirie, notre brève escale culturelle à Reims a été comme une nourriture de l'esprit indispensable après tant d'activités de batellerie - bassinées, éclusages, amarrages ... un autre monde!
22.07.07 Départ pour Vitry-le-François, toujours par le canal latéral à la Marne: onze écluses, et nous serons "montant". Pour commander la bassinée, nous devons saisir la perche, pendue au-dessus du canal, et la tourner un quart de tour. Selon le cas, les feux rouge/vert s'allument tandis qu'un clignotant orange nous signale l'enregistrement de notre demande, sinon le rouge et l'orange seuls s'allument nous prévenant ainsi de la présence d'un avalant, ou d'un montant qui nous précèderait, dans l'écluse. Nous aurons alors feu vert après sa sortie. Les écluses varient en difficulté; tout dépend en fait de deux éléments: d'une part le nombre de bollards restants (!) et leur disposition sur le mur et d'autre part l'emplacement de l'échelle. Nous nous sommes aperçus que grâce à la protection - jugée par certains à Nieuport comme excessive (pare-battage reliés entr'eux et pendus à l'horizontale) - la force de la chasse a beaucoup moins d'importance que les deux éléments précédents. Les deux grosses "gouttes" de 45 cm à l'avant font également un travail indispensable. Avis à ceux qui voudraient faire ce périple!
Malgré le mauvais temps nous réussissons à faire nos provisions, à mettre le site à jour au seul café-internet, et à visiter - bien que trop rapidement - le centre-ville, sans être trop détrempés, à la faveur de quelques éclaircies.
Canal de la Marne à la Saône: de Vitry - le - François à Heuilley / Pontailler - sur - Saône
25.07.07 Les écluses se suivent mais ne se ressemblent pas! D'Orconte à Saint-Dizier, six écluses, de Saint-Dizier à Bayard - notre halte vers Joinville - huit. Saint-Dizier n'offre aux plaisanciers qu'une halte à l'abandon, désertée non seulement par ceux-ci mais même par ses gérants. Un nouveau port de plaisance fait partie d'un projet 2007-2015 mais les travaux n'ont pas encore débuté. Reste aussi un long quai avec bollards après de l'écluse St-Dizier dépourvu de tout charme! Nous décidons de continuer vers la halte Bayard, huit écluses en amont. Heureuse surprise: non seulement la navigation est très plaisante mais elle nous mène par de pittoresques paysages. Petite écluse dans une charmante clairière, pont-levis après une courbe, pont-canal par lequel nous traversons un ruisseau qui va se jeter dans la Marne, cette Marne bouillonnante, en contre-bas du canal, qui lui continue tranquillement sa route en suivant la vallée. Petits villages sur les rives. La halte de Bayard est occupée par un plaisancier, habitué des lieux, qui nous éclaire utilement - et fort agréablement - sur la suite.
26.07.07 Aujourd'hui encore, de Bayard à Joinville - ville du célèbre chroniqueur de saint Louis et "berceau" des Ducs de Guise. Nous sommes charmés par le paysage, très changeant, alternance de parties très boisées, clairières où de petits cours d'eau se rencontrent, avant de se perdre dans la Marne, collines, vallons, passages enclavés, ponts-levis qui toujours se succèdent, écluses aux folles eaux ...
Notre halte nous permet de faire les courses nécessaires en produits frais, et de choix, car nous avons trouvé à côté du pont sur la Marne un magnifique Fruits et légumes. Nous renouvelons une bouteille de gaz et faisons le plein de carburant. Autres courses encore dans un supermarché tout proche. La halte étant gratuite elle attire non seulement les plaisanciers mais également les camping-cars: nous en comptons quatorze! (*26.07.07)
Puis à nouveau, champs et collines se succèdent, hameaux, ponts, bourgs, clairières, écluses, ponts-canal, et voilà Froncles. Arrêt. Bilan. Repos. Demain, peut-être, Chaumont. Nous prenons rendez-vous pour 08H00.
28.07.07 Départ reporté au lendemain: quatre péniches - si rares d'ordinaire - doivent se trouver dans les mêmes biefs que nous. A éviter. Nous passerons la journée à Froncles en inaugurant la machine à laver et le séchoir qui viennent d'être livrés. Pluie battante, du reste! Mieux valait ne pas partir.
29.07.07 Froncles-Chaumont: onze écluses, un éclusier en retard et mal réveillé de ses sorties du samedi-soir. Copieusement arrosés à maintes reprises nous arrivons au Port de plaisance de Chaumont lorsque une écluse bien différente s'ouvre: des trombes d'eau noient canal, port, bateaux ...
30.07.07 Départ pour Rolampont, quinze écluses plus haut. La pluie a cessé laissant sur le canal le jeu des couleurs, des odeurs, des parfums, des brumes, des ombres et des lumières; oiseaux, insectes, la vie reprend dans cette matinée de soleil et de ciel bleu. Notre éclusier-accompagnateur pour cette journée est très sympathique et il nous fait partager la vie du canal, lors de l'attente pendant la bassinée. Nous apprenons chômages, entretien, neige, glace, commerce, mais aussi la lente transformation du canal par la plaisance, plus présente ... A Rolampont nous nous retrouvons à couple avec l'accueillante péniche Marie-Hélène et ses propriétaires si chaleureux, Dirk et Aagje ... partis pour leur nouveau long vagabondage qui doit les emmener vers le Lot et la Garonne.
31.07.07 De Rolampont à Langres sept écluses nous attendent. La montée se fera en deux heures et demies. Nous croiserons une péniche - un "chargé" comme on dit ici; elle, peu manoeuvrante, nous obligera à serrer un peu trop vers la rive ... mais déjà elle est passée, et nous repartons dans une eau que nous contribuons à rendre boueuse! Le canal est magnifique, la lumière éclaire sous un ciel bleu de très beau paysages que nous découvrons variés après chaque courbe. Les équipements du "port de Langres" sont restreints et pour la première fois nous devons nous servir de nos piquets.
01.08.07 Deux écluses nous séparent encore du Souterrain de Balesmes. Comme une péniche "montante" versant Saône est annoncée nous voulons arriver de bonne heure au souterrain: nous risquons une attente d'au moins trois heures. Mais la chance est avec nous et à la dernière écluse nous recevons l'autorisation de "pénétrer dans la voûte": passage que nous réalisons en 35 minutes.
Nous avons ainsi franchi "la ligne de séparation des eaux": derrière nous la Marne, devant nous la Saône, la Vingeanne coule en contre-bas. Voici "l'escalier avalant": quarante-quatre écluses jusqu'à Heuilley. Deux étapes: nous nous arrêterons à Cusey, où nous ferons halte le long de la berge, les amarres attachées à deux arbres de la haie de verdure qui suit le canal. L'orage, la nuit, nous inquiétera. Il passera devant nous, plus loin. Il sera violent. On nous le dira.
02.08.07 De Cusey à Ceuge. Nous avons quitté le Plateau de Langres et sa ligne ondulant vers la vallée. Le paysage nous semble moins vallonné mais ce n'est qu'impression. Les écluses se suivent, parfois très rapprochées, parfois éloignées de deux ou trois kilomètres. Le soleil est revenu, mais nous observons les traces de l'orage, grandes flaques, branches arrachées à fleur d'eau, feuilles recouvrant l'eau du canal ...
03.08.07 Quatre écluses jusqu'à Heuilley. Là, nous prenons congé de notre hôte depuis de nombreux jours - ce magnifique canal de la Marne à la Saône - , presque coutumier maintenant, com14-nov-19p>
La Saône: de Pontailler-sur-Saône à Lyon
04.08.07 Nous partons de bonne heure pour Saint-Jean-de-Losne, afin d'éviter les "locations" dans les écluses ... Une vingtaine de kilomètres et deux barrages que nous contournerons par les dérivations de Poncey et d'Auxonne, nous séparent de St-Jean. Les écluses automatiques, commandées par une perche sur le canal de dérivation et dont la bassinée sera mise en marche après que nous aurons soulevé la perche de commande bleue, sont à faible dénivelé 1,52 m et 1,83m. Afin de faciliter la manoeuvre nous prenons systématiquement, depuis que nous sommes "avalant", le côté de la perche de commande. Sur la Petite Saône nous avons un courant favorable de 1km/h, pas question de milles nautiques ni de noeuds, bien que ...! Il est tôt ce samedi et nous sommes seuls dans les écluses, nous croisons deux lève-tôt, deux voiliers qui montent. Ce n'est qu'après Auxonne que les plaisanciers des eaux douces apparaissent. Le temps est magnifique, à l'image de la rivière traçant son cours parmi les verts paysages; sur les berges de nombreux pêcheurs ont établi des campement parfois de longue durée, bien équipés à la faveur de larges buissons ou d'arbres plus isolés. Souvent nous ne les remarquons qu'à peine tant ils se fondent dans le paysage, et c'est un flotteur sur l'eau qui nous avertit.
Quelques très gros "gabarits" attirent notre attention, amarrés sur la rive gauche, opposée à la ville. St-Jean est le point ultime pour ces transporteurs que nous retrouverons sur le Rhône. (*06.08.07)
05.08.07 Soixante-dix kilomètres nous séparent de Chalon-sur-Saône. Deux écluses: Seurre et Ecuelles. Les écluses sur la Grande Saône sont de dimensions plus importantes: 185mX12m. Dans l'écluse de Seurre nous serons seuls, "perdus dans cette immensité" sur notre notre petit voilier de 8,50 m H.T.! Le port du gilet est obligatoire, et dans l'écluse d'Ecuelles, l'éclusier ne fermera les portes qu'après que son ordre, répété par deux fois par haut-parleur, aura été suivi par les huit occupants d'une" location". Dans cette écluse nous serons six bateaux, et elle ne sera même pas à demi pleine. Quatre gros "bacs" presque rectangulaires, semblables à tous les autres Connoisseurs de location, bien reconnaissables à leur parasols rayés sur la plage arrière et leurs chaises de jardin en plastique blanc. Nous assisterons à un spectacle étonnant: le propriétaire d'un yacht sous pavillon néerlandais mais francophone, prodiguant des conseils, heureusement non suivis, à l'équipage de la "location" en difficulté de gilets (!); il se retrouvera bateau suspendu à ses amarres, l'eau fuyant sous sa coque, sa femme hurlant de panique.Il coupera ses amarres ce qui claquera comme un coup de feu sec, sur injonction de l'éclusier! Sous les yeux quelque peu ébahis de tous, le bateau retombera sur la surface de l'eau avant de cogner contre le mur dans un grand effet de balancier.
Nous ferons une belle navigation, la journée étant splendide, la rivière charmante, les maisons sur les hauteurs, plaisantes. Nous verrons l'entrée du Canal du Rhône au Rhin, Verdun-sur-le-Doubs, et, avant l'arrivée à Chalon, l'entrée du Canal du Centre. Les trois ponts sont impressionnants, le premier, suspendu, par son élégance, le second, par sa majesté.
09.08.07 Départ à huit heures pour Tournus: 29 km et une écluse (Ormes, 2,53m). La nuit a été pluvieuse, comme les journées de mardi et mercredi: pluies intermittentes, menace d'orage qui finalement ne viendra pas. En guise d'éclair et de tonnerre nous aurons eu de violentes pluies lundi, en fin d'après-midi et en soirée. Ce triste temps nous a permis de "vivre" à Chalon pendant trois jours: vieille ville, places, quartier de l'évêché, cathédrale, " l'Ile des malades" - centre hospitalier sur l'lle St-Laurent - mais aussi boutiques, fruits-et-légumes, épicerie et crèmerie-fromagerie charmantes, dégustation de cafés surprenante en variété, laverie, webcafé, quais, beaux hôtels particuliers, mais aussi et surtout la librairie Mandragore.
10.08.07 Nous quittons Tournus pour Mâcon. Trente-deux kilomètres à parcourir sous un ciel menaçant et lorsque nous sommes à hauteur de Pont-de-Vaux il se remet à pleuvoir. Les bords de Saône ont été désertés par la plupart des pêcheurs et dans les campings les campeurs sont clair-semés. Le Rhin et le Doubs sont en crue et nous apprenons que des campings y ont été évacués, des villages inondés;la Saône se gonfle de partout et le courant qui nous porte a doublé depuis hier. Ce n'est que vers midi que la pluie cesse, mais alors nous aurons déjà accosté arrière à quai, sur ligne de mouillage avant. Le port de Mâcon est très confortable mais éloigné du centre-ville de près de 2 à 3 kilomètres. La promenade par le chemin de halage est agréable et nous passons une belle après-midi à parcourir la vieille ville.
11.08.07 Nous quittons Mâcon de bonne heure: un léger brouillard flotte sur la rivière et nous avançons feux allumés. Au Pont St-Laurent le courant atteint 1,8 noeuds ce qui rend le passage sous ce célèbre pont assez impressionnant, le passage sous les arches étant assez étroit. Nous passons l'écluse de Dracé (max. 2,90 m) sans devoir attendre. Un timide soleil fait son apparition lorsque nous passons le Port de Belleville sur la rive droite: au ponton flottant un voilier anglais en transit que nous avons déjà rencontré. Puis c'est le charmant Montmerle, vue très plaisante sur les bords de cette petite ville très fleurie, la Chapelle des Minimes, sa tour, ses quais pour grands bateaux, ses pontons flottants pour la plaisance, que certains appellent " la perle du Val de Saône ". Puis nous retrouvons rapidement des paysages plus industriels: c'est Villefranche. Mais déjà la rivière nous emporte: 7,5 à 8 noeuds sur le fond. Trévoux apparaît sur les hauteurs de la rive gauche. La Saône se rétrécit: nous passons sur tribord les îles du Gouvernement et de la Pradelle, puis l'île Beyne, plus sinueuse, plus sauvage, la rivière plus violente s'embouque vers le barrage de Couzon-au-Mont-d'Or. Nous tentons un accostage au Port du Val-de-Saône, mais les catways sont encombrés, peu de places disponibles, d'autres catways sont déjà sous eau. Nous abandonnons notre projet d'y faire escale et nous nous présentons à l'écluse.Nous ne descendrons que de deux mètres au lieu de quatre, la montée des eaux est une réalité et sur la VHF nous surprenons des échanges qui confirment notre crainte.
Le Rhône: de Lyon à Port-Saint-Louis-du-Rhône
13.08.07 Soleil, beau temps. Nous prenons le train pour Vienne. En huit minutes nous nous retrouvons dans la ville qui fut autrefois la capitale du Dauphiné. L'office du tourisme a mis au point une Visite de Vienne en quelques heures: il nous suffit de suivre les flèches jaunes et les médaillons de bronze qui, sur les trottoirs, marquent l'itinéraire-découverte. Les anciens murs d'enceinte, l'église St-Pierre, la Cathédrale St-Maurice, le temple d'Auguste et Livie, la rue des Clercs, l'église et le cloître St-André-le-Bas, le théâtre romain, enfin cette vieille ville que nous contemplons du haut du Belvédère de Pipet - vue impressionnante sur le Rhône en amont et en aval de la ville et au loin la Montagne du Pilat. Vienne nous semble soudain déjà si familier ... Un dernier café, une promenade dans le Jardin public très fleuri où de nombreux habitants qui n'ont pas déserté leur ville en ce mois d'août, cherchent la fraîcheur, et déjà nous reprenons le train vers la plus petite commune de France, en superficie. A l'heure du fromage, après le repas du soir, la traître averse sera à nouveau au rendez-vous ...
17.08.07 Nous quittons Les Roches de Condrieu pour le nouveau Port de Cruas, 104 km et cinq écluses plus loin. Notre séjour, dans le port des Roches de Condrieu dont on dit ici que c'est le Midi moins le quart, nous a beaucoup plu: le calme et le charme du site, la proximité de Vienne, les ballades vers Condrieu sur l'autre rive et le long du fleuve majestueux... Des raisons plus techniques, aussi, nous ont incités à prolonger notre escale. Grossi par les abondantes pluies le fleuve affirme sa force: le niveau de l'eau dépasse largement son habituel niveau d'été, le courant est à certains endroits plus violent et le Rhône charrie plus de bois que les autres étés. Raisons suffisantes pour profiter d'une halte alors que le vent du Sud se fait plus sensible, créant une situation vent contre courant peu confortable. Mais aujourd'hui les conditions sont plus clémentes, un léger vent de Nord à Nord-Ouest vient rafraîchir notre progression car le beau temps est bien là ce matin. Les plaisanciers montants se font moins rares et nous commençons à croiser des voiliers en transit vers le Nord: ils subissent un courant violent. Certains nous avoueront à l'escale une progression moyenne de 2 à 3 noeuds sur le fond, parfois d'un noeud seulement. Nous les voyons après un salut de la main nous suivre du regard, nous qui dévalons le Rhône à 7 à 8 noeuds, avec des pointes, à l'approche des barrages, en début de dérivation, ou à la sortie d'une écluse, de 9 noeuds! En fait, ce qui détermine notre progression, c'est, proportionnellement, le temps d'attente aux écluses. Et là aussi, nous ne pouvons nous plaindre, mais il est vrai que nous sommes encore au mois d'août. Nous nous annonçons systématiquement 20 minutes avant notre arrivée sur le canal VHF correspondant et à l'arrivée à l'écluse le temps d'attente est minime: une seule fois - à l'écluse de Gervans - nous attendons 15 minutes, le temps nécessaire à un "bateau de passagers" - une péniche transformée en petit hôtel flottant - de pénétrer dans l'écluse. Nous la suivrons ainsi que deux autres plaisanciers et l'éclusage se fera sans difficulté aucune. Rappelons que dans les écluses sur le Rhône c'est plutôt le vent et le courant dont il faut se méfier: dès que nous entrons dans l'écluse nous repérons le bollard flottant auquel nous allons nous amarrer - de préférence sur bâbord - et alors que Kaat fait avancer notre voilier le long du mur à une distance d'environ un demi-mètre, Eric tient les deux amarres - avant et arrière - prêtes en boucle pour les passer sur le bollard, dès que nous arrivons à sa hauteur. D'abord l'amarre arrière pour éviter que le vent ne déporte l'arrière du bateau lorsqu'il s'immobilise. Puis une légère traction de correction sur l'avant ou l'arrière et nous sommes prêt. A notre avis toutes les "grandes manoeuvres" avec la gaffe sont à proscrire: nous avons eu tout le loisir d'en suivre et même d'en contempler les échecs ... prévisibles! Nous laissons la halte nautique de la Roche-de-Glun vers 13 heures sur tribord et le port de plaisance de Valence vers 15 heures sur bâbord, pour parcourir les derniers trente kilomètres qui nous séparent de Cruas.
18.08.07 Provisions à compléter. Visite au Bureau de Tourisme mais pas de solution pour notre connection internet, la Médiathèque étant fermée. Nous nous rendons bien vite compte de la bonne tenue de Cruas: notre impression première sera confirmée pendant notre court séjour. Nous visiterons l'abbatiale, magnifique dans sa simplicité et admirablement conservée depuis le XIe siècle! Puis le village médiéval et le château abbatial capteront notre curiosité. La vue y est grandiose, sur le village, la vallée et sur la source de la richesse présente ... la centrale nucléaire! Le nouveau port, déjà complet donc trop petit par son succès semble-t-il, serait très sûr: la centrale EDF ne devrait pas avoir les pieds dans l'eau. Sans doute veillera-t-on particulièrement au niveau de l'eau dans ce bief.... Au port, déjà des améliorations seraient apportées: espace de ponton en plus, meilleur balisage d'approche, achèvement des installations de confort.
La Capitainerie, installée avec les douches et toilettes, dans un péniche a résisté. Notre amarrage sur quatre lignes sera souple, et nous protégerons la coque du vieux quai au moyen de quelques pare-battage supplémentaires. Orage, pas d'orage? Nous verrons: Avignon vaut bien, au moins ...deux jours! (* 20.08.07)
Deux jours en Avignon. Au Palais des Papes nous préférerons, cette fois, la flânerie dans la vieille ville et les grandes rues commerçantes. Nous avons visité ce magnifique et prestigieux palais en 1978 et en avons gardé un souvenir inoubliable et vivace. En plein Festival nous avions vécu cette symbiose du présent et du passé. Aujourd'hui c'est d'abord vers les jardins du Rocher des Doms que nous nous sommes dirigés et descendant vers le Palais nous avons rapidement évité les longues queues devant l'entrée, et les centaines de touristes mitraillant chaque angle, courbe, ou portique. En nous dirigeant vers la Place de l'Horloge, autre lieu envahi par des hordes de touristes, nous n'avons néanmoins pu éviter d'être rattrapés par des petits trains véhiculant les visiteurs entassés, obstruant le temps de leur passage les ruelles étroites. De partout parfums, senteurs d'herbes de Provence, de vanille, odeurs de frites, de grillades, de vinaigrettes et sauces en tous genres nous assaillent. Aux Halles nous retrouverons ces senteurs d'herbes, qui nous plaisent tant, mais là elles seront chez elles, et nous nous laisserons séduire.
La Camargue n'est pas loin. Voici le Passage de Terrin: il faut annoncer sa position, chenal de quelques 80 m à peine, sur quatre kilomètres..
Enfin, se détache une tour basse: Port-Saint-Louis-du Rhône, et au loin, le fleuve qui va se perdre dans la Méditerranée ... Nous arrivons, pas de réponse sur la VHF canal 12; les heures d'éclusage à l'Ecluse maritime sont immuables; il faut attendre, sauf si on peut suivre un bateau de commerce. Pour nous ce sera 16H05. Il est 15HO7. Nous nous mettons en attente, à couple. Un Belge, Gantois: il est déjà ici depuis plusieurs mois et compte partir pour l'Italie dans quelques semaines. Il nous prodigue ses meilleurs conseils pour l'écluse ... et la sécurité.
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14-nov-19
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